LUANA BELMONDO, CHEFFE ET AUTRICE : « LA CUISINE TENAIT UNE PLACE CENTRALE CHEZ NOUS, COMME DANS LA PLUPART DES FAMILLES ITALIENNES »

L’autrice et cuisinière médiatique Luana Belmondo sort un livre et un documentaire sur son périple culinaire à travers l’Italie avec son fils aîné. Elle partage une des recettes de son enfance, les saltimboccas.

Je suis née dans une casserole. Toute mon enfance, le matin, j’ai été réveillée par des odeurs de sauce tomate, d’ail, d’herbes aromatiques et de ragoût qui mijote. Mon petit déjeuner, c’était une tartine grillée avec de l’huile d’olive et du sel. Ma mère était aux fourneaux tout le temps. Elle a 91 ans maintenant, elle cuisine encore beaucoup. Elle habite toujours dans l’appartement où j’ai grandi, à Rome. Elle vit au deuxième étage, j’ai acheté un appartement au sixième du même immeuble, avec vue sur le parc Villa Pamphili dans lequel j’aimais jouer et me cacher quand j’étais petite.

La cuisine tenait une place centrale chez nous, comme dans la plupart des familles italiennes. Le dimanche, on préparait les pâtes fraîches – lasagnes, raviolis, tortellinis… J’aidais ma mère comme je pouvais, je faisais un peu de « pâte à modeler » à ses côtés, elle travaillait avec une dextérité et une rapidité incroyables. Elle réalisait des antipasti, la pasta du jour, des viandes au four, des légumes… On était quinze ou vingt, on restait parfois à table jusqu’à 18 heures… Et, le soir, ça recommençait.

Parmi les plats que ma mère préparait souvent, il y avait la parmigiana d’aubergines, les supplì (croquettes de riz à la tomate et mozzarella) ou encore les saltimboccas, un plat très romain que nous mangions au moins une fois par semaine. Le nom signifie « qui saute dans la bouche ». Une fine tranche de veau, un peu de jambon, une feuille de sauge qui parfume, c’est tout simple et délicieux. C’est un plat du quotidien pour moi, que je refais où que je sois et qui me rappelle mon enfance.

Une histoire de transmission

Après le bac, je me destinais à faire des études de droit, je faisais un peu de mannequinat pour arrondir mes fins de mois à Paris et une colocataire qui sortait avec Anthony Delon [fils d’Alain] m’a présenté Paul Belmondo [fils de Jean-Paul]. Ça a été le coup de foudre. J’avais 19 ans, lui 26, on s’est mariés six mois plus tard. J’ai arrêté les études pour m’installer à Paris.

Un an après, Alessandro, le premier de nos trois fils, était né. Comme ma mère, je me suis tout de suite mise en cuisine. Quinze ans plus tard, j’ai commencé par travailler à la télé, faire des recettes sur Cuisine TV, puis je suis devenue l’une des cheffes récurrentes (avec Julie Andrieu et Babette de Rozières) de l’émission « C’est à vous », sur France 5, en 2011. C’était une belle expérience, la cuisine était le fil rouge de l’émission et nous l’incarnions ! Je suis restée six ans à « C’est à vous », puis j’ai fait d’autres émissions et des livres.

La cuisine, ma passion, est devenue mon métier. Mon dernier livre est tiré d’un voyage – qui a aussi donné lieu à un film documentaire – que nous avons fait avec mon fils Alessandro, lui-même chef dans un bistrot parisien. Ensemble nous avons parcouru la Sicile, la Toscane, Rome, Venise… Je voulais lui faire découvrir l’Italie profonde, la culture des produits, les traditions, nos origines. C’est une histoire de transmission : deux générations, deux pays, une famille.

La Nostra Italia. Itinéraire gourmand dans l’Italie des Belmondo, de Luana et Alessandro Belmondo, Editions Solar × Le Cherche Midi, 200 p., 27 €.Belmondo. L’Italie en héritage, documentaire ­diffusé sur Canal+ le 13 avril.

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